L’alternance n’a jamais été autant d’actualité. Pour de nombreux adolescents elle est une solution qui permet de mettre un pied à l’étrier sur le marché du travail. Voici les idées que j’ai pu développer pour le journal La Tribune.
Alors que le monde du travail a les yeux rivés sur la reprise de l’après Covid, près d’1,6 million de jeunes sont sans emploi, ni formation. Dans ce contexte, un dispositif mérite toute l’attention des entreprises et des candidats : l’alternance. Longtemps ignorée, voire dépréciée, elle représente un levier pour redonner confiance aux jeunes dans l’avenir après la crise sanitaire que nous avons connue. Voici pourquoi.
Ces voisins européens qui misent sur l’alternance
L’alternance (via ses deux contrats, d’apprentissage ou de professionnalisation) a mis du temps à gagner ses lettres de noblesse en France. Longtemps dévalorisée, elle rattrape son retard par rapport à d’autres pays européens et a même atteint la barre des 500.000 contrats signés en 2020 (source : ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, 2021). Chez nos voisins (Allemagne, Autriche, Suisse ou encore Belgique), depuis les années 1970, l’alternance est plus répandue. En comparaison, en 2020, on comptait 1.690.000 apprentis en Allemagne. En Suisse, François Garçon[1] estime que l’apprentissage est « une des pièces maîtresses de l’édifice suisse de formation, sa clé de voûte selon certains ». Toujours selon lui, 80 % des jeunes âgés d’au moins 15 ans se tournent vers l’apprentissage. Autre fait intéressant souligné par l’auteur : « l’apprentissage est à l’écoute de l’industrie. Il se déroule non pas à l’école mais à l’intérieur de l’entreprise ». Notons que les taux de chômage dans ces pays sont bien plus faibles que chez nous ce qui peut sans doute s’expliquer par le bon équilibre entre les formations et les besoins des employeurs.